Medtech

Édito

Transformations

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Très attendu, le rapport sur l’intelligence artificielle a été remis par Cédric Villani le mercredi 28 mars. S’en est suivi le jeudi un colloque au Collège de France avec l’annonce par Emmanuel Macron d’un plan stratégique national qui reprendra une grande partie des mesures préconisées par le rapport : programme national sur l’IA en partenariat avec l’INRIA, stratégie d’ouverture des données publiques, budget  de 1,5 milliard d’euros dédié à la recherche industrielle et publique, décliné selon quatre axes stratégiques : la santé, l’écologie, les transports-mobilités et la défense-sécurité.

Nouveauté, l’idée d’un groupement d’experts internationaux de type GIEC (Groupement d’experts Internationaux sur le Climat) chargé de mener une réflexion prospective sur les enjeux de l’IA ; ou encore la volonté annoncée de doubler les formations en IA à l’université,  avec la création de postes d’enseignants-chercheurs à la clé. Preuve s’il en est que les signaux émis par le gouvernement Macron sont positifs, les grands acteurs industriels du big data aussi bien américains qu’asiatiques ont annoncé aussitôt qu’ils allaient s’installer en région parisienne : IBM, Facebook, Google Deepmind, Samsung et Fujitsu. IBM a même annoncé le recrutement de 400 experts de l’IA en France.

Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, lançait le 9 mars la consultation autour d’une stratégie de transformation du système de santé (STSS) annoncée par le Premier Ministre, Edouard Philippe, le 13 février 2018 à l’Hôpital d’Eaubonne. La ministre  souhaite « une transformation de l’ensemble du système de santé, globale, cohérente, méthodique ». Chacun des cinq chantiers sera coordonné par des pilotes qui ont reçu une lettre de mission de la ministre. Cette consultation qui doit aboutir à des premières orientations fin mai 2018 devrait se poursuivre jusqu’à l’été.

Le gouvernement prend donc à bras le corps les réformes structurelles attendues par l’ensemble des acteurs industriels et académiques français. Le volet numérique du plan de transformation du système de santé prend toute son importance alors que le déploiement du projet de DPM (Dossier Personnel du Patient) piloté par la Cnamts (Caisse Nationale Assurance Maladie) doit commencer en 2018 et sera généralisé en 2019. Et alors que la nouvelle Réglementation sur la Protection des Données (RGPD) entre en vigueur le 25 mai. Après un contrôle du SNIIRAM (Système national d’information inter-régimes de l’Assurance maladie), la Cnamts a été mise en demeure par la CNIL fin février pour des manquements à la sécurité des données . « Si la CNIL n’a pas constaté de faille majeure dans l’architecture de la base centrale, elle a relevé plusieurs insuffisances de sécurité susceptibles de fragiliser le dispositif,  portant notamment sur la pseudonymisation des données des assurés sociaux, les procédures de sauvegarde des données, l’accès aux données par les utilisateurs du SNIIRAM et par des prestataires ». L’exploitation des données de santé sera donc bien encadrée. La ministre a attiré l’attention sur « le programme « HOP’EN » doté de 420 M€ qui vise à renforcer les systèmes d’information hospitalier, et à développer l’échange d’informations entre les hôpitaux et les médecins de ville ». En exergue de cet ambitieux projet, la ministre a cité Simone Weil: «  L’histoire de notre protection sociale est faite de constructions successives, de la volonté d’hommes et de femmes de construire ensemble cette solidarité que nous avons reçue en héritage. Préservons cet héritage, soyons à la hauteur de la Libération et pour ce faire prenons la mesure des enjeux de santé et de solidarités qui se poseront à la France de demain ».