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Édito

S'implanter au Québec

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De l’autre côté de la « grande flaque », on pourrait croire que les québécois qui parlent français nous ressemblent ; « c’est piègeux »  comme en témoigne Jean-François le Bigot, président de CiToxLab, qui a créé une filiale au Québec en 2010, après avoir hésité à s’installer aux Etats-Unis. Il intervenait lors de l’Université d’été de l’AFSSI (Association française des Sociétés de Services et d’Innovation) qui regroupe 120 entreprises dans le domaine des sciences de la Vie.  Le Québec est à la fois proche de Boston, à 5 h de Montréal, mais aussi de l’Ontario. Cette proximité permet d’accéder au marché américain, qui représente 50 % du marché mondial de la santé.

Parmi les conditions avantageuses, un Crédit d’impôt recherche qui existe depuis 30 ans et quelques autres avantages fiscaux, ce qui est en jeu c’est surtout l’ouverture au marché de l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique). Grâce à cette alliance qui existe depuis 1994, le Canada a multiplié par 7 ses exportations aux Etats-Unis (elles représentaient 75% en 2009) comme l’a fait valoir Bruno Hamel, conseiller des affaires commerciales, représentant de l’Ambassadeur du Canada en France, qui a également présenté l’Accord Economique Commercial Global Canada Europe scellé en 2013 qui va entrer en vigueur en 2015. Il est censé accroître les échanges commerciaux avec l’Union Européenne de 23 % soit près de 26 Mds$. Il éliminera une partie des taxes douanières à l’exportation vers l’Europe. En contrepartie, les pays européens auront accès au marché élargi du Canada qui a  signé un accord équivalent avec la Corée du Sud.

Le côté très humain des relations est important selon Sophie Michel qui travaille depuis 15 ans au Canada chez Validapro Europe. Les gens sont très réactifs. “Finies les réunionite aiguës, une décision se prend rapidement, à l’américaine”. “Piégeux” vous dis-je. Jean-Claude Morel, Président du Directoire de Medesis Pharma en témoigne aussi.

Philippe Genne, le pdG d’Oncodesign et le président de l’AFSSI, s’est installé au Canada dans les années 2000 et a vu son CA passer très vite à 3,5 M€ jusqu’à la crise en 2008 qui l’a poussé à plier bagage. Le 8 juillet, il signait au nom de l’AFSSI une convention de partenariat avec Neomed pour la création d’une antenne AFSSI au Québec, en présence d’une importante délégation canadienne  : Michel Robitaille, le délégué Général du Québec et représentant personnel du Premier Ministre pour la francophonie, Hugo Lacroix, directeur d’Investissement Québec etc… Max Fehlmann, PhD, MBA, le président de Neomed à Montréal, qui fournit les appuis logistiques et techniques aux PME françaises, est un scientifique français qui s’est lui-même installé au Canada. Neomed est une organisation à but non lucratif qui propose la location de laboratoires sur son site de 20000 m2 à des entreprises françaises dans le domaine des sciences du vivant ; elle offre aux membres de l’ AFSSI une démarche partenariale pour étudier leurs opportunités d’implantation et leur apporter un accompagnement afin qu’elles puissent accéder à des procédures facilitées. A la clé plus de 90 M$ sont mis à disposition par les gouvernements du Québec, du Canada et par 4 industriels partenaires pour investir dans des projets de R&D. « Ce n’est pas une délocalisation, c’est pour gagner des parts de marché » a précisé Philippe Genne.

Thérèse Bouveret