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Édito

Ode à l'amour

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photo Thérèse Bouveret
Grand Prix remis à Affif Zaccaria de MedPrint, par Thierry Mandon (à droite)

Thierry Mandon, nommé secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et à la recherche le 17 juin dernier, a présidé la remise des prix au lauréats du concours I-LAB le 1 er juillet. Il a rappelé que ce concours, qui en est à sa 17 ème édition, a consacré 400 millions d’euros à l’innovation depuis sa création en 1999 sous Claude Allègre, et a permis la création de 1737 entreprises de technologies innovantes. En 2015, 60 % sont issues de la recherche publique.

Cette année, 174 lauréats sont récompensés. Un jury national a sélectionné 54 projets en création-développement ( 25 en Ile-de France, 8 en Rhône-Alpes et 4 en Bretagne…) et des jurys régionaux, 120 lauréats. En 2015, l’état accorde 14 millions d’euros qui permettront aux meilleurs projets sélectionnés de rencontrer leur marché.

Les 5 grands Prix « Créa-Dev » s’inscrivent dans l’un des grands défis sociétaux définis dans l’agenda stratégique « France Europe 2020 ». Ils sont dotés de subventions de bpifrance de 400 000 euros. De l’argent public que les candidats devront s’employer à user au mieux pour des raisons éthiques, comme le rappelle Anne- Charlotte Fredenucci, la présidente du jury. Ce prix a également valeur de label. C’est le premier financement dans la phase d’amorçage et il permet aux projets de mobiliser plus facilement d’autres financements par la suite. Rappelons que Bpifrance investira 8 milliards d’euros d’ici 2017 dans les entreprises françaises pour faire émerger les champions de demain.

 

Comme chaque année, 36 % des projets viennent du secteur des biotechnologies, un secteur que connaît particulièrement bien Thierry Mandon, le député de l’Essonne, qui a présidé le Genopole. Et de rappeler que « L’innovation comporte des risques » et que les biotechs ont souvent besoin de plus de temps que les autres avant de voir les produits arriver jusqu’au stade la commercialisation.

Parmi ces 5 grands prix Crea-Dev, l’un est décerné à Marie-Hélène Gramatikoff, dirigeant la société Lactips, pour un projet agro-alimentaire, issu d’un brevet de l’université de Saint Etienne, qui répond à un défi sociétal et démographique : le développement d’un film plastique à base de protéines de lait, biodégradables. Ce film hydrosoluble, biosourcé, compostable et comestible lui permet de se positionner sur des marchés à très haute valeur ajoutée. Un autre grand Prix est attribué à MedPrint dans la catégorie défi Santé et bien-être. La start-up francilienne portée par Affif Zaccaria développe de nouveaux dispositifs médicaux permettant la réalisation d’empreintes tissulaires cérébrales moins lésionnelles que les biopsies. Ces outils d’empreinte reposent sur l’utilisation originale du silicium microstructuré. Le projet est issu de dix ans de recherche au sein de laboratoires partenaires (Inserm, université Joseph Fourier, CHU et CEA Clinatec)

A la fin de son premier discours dans les jardins du ministère, dans cette atmosphère estivale et chaleureuse, Thierry Mandon a cité un poème de Reiner Maria Rilke sur l’amour : « Il sera cet amour que nous préparons, en luttant durement : deux solitudes se protégeant, se complétant, se limitant, et s’inclinant l’une devant l’autre ». Une métaphore qu’il a reprise, avec le sourire, pour évoquer ses relations avec le ministre de l’économie. Chargé du « choc de simplification » depuis un an, Thierry Mandon avait exigé “une seule condition” pour succéder à Geneviève Fioraso: que le budget soit “garanti” et “ne continue pas à baisser”. Il semble que chacun se soit incliné devant l’autre.

Thérèse Bouveret