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Les grands de l’industrie pharmaceutique française s’inquiètent et font des recommandations au Gouvernement.

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Un an après la publication de son livre blanc 2017?2022 « Faire de la France un grand pays des industries de santé », le G5 Santé (1) a tenu, le 18 octobre 2017, ses 6e Rencontres. A cette occasion, le cercle de réflexion qui rassemble les dirigeants des principales industries de santé françaises, a présenté ses ambitions pour les cinq prochaines années et a réagi aux premières orientations stratégiques et budgétaires du Gouvernement.

Le G5 s’appuie aussi sur plusieurs études et rapports récents dont l’Etude Leem /Roland Berger «Comment relancer la production pharmaceutique en France ?» et celui d’André Syrota et Olivier Charmeil  «5 propositions pour la Médecine du Futur» qui vient d’être remis au Président de la République.

Parmi les principales propositions du G5, la première mesure est de soutenir la recherche clinique et de renforcer le lien entre recherche publique et privée.  Alors qu’en 2008 la France participait à 42% des études cliniques réalisées en Europe, ce chiffre est tombé à seulement 20% en 2016. La France dispose d’une recherche académique et privée de tout premier plan mais la transformation des résultats scientifiques en innovations médicales accessibles aux patients se heurte à de nombreux obstacles.

Le G5 demande un « plan national pour l’innovation »

La seconde priorité est de redresser la production pharmaceutique française et accompagner la transformation de l’outil industriel « chimique » en « outil biotechnologique ». Il faudrait également développer une filière spécifique de formations aux métiers émergents. Le G5 demande un « plan national pour l’innovation »

Si la dimension industrielle (R&D, production, emplois) était prise en compte dans la fixation et la révision des prix, cela permettrait plus d’investissements en France. Les produits de santé représentent le 3e secteur exportateur français, à hauteur de près de 34 Mds € en 2016 (dont 16,5 Mds € pour les seules entreprises du G5 Santé). Toutefois, si la valeur des exportations de médicaments a fortement progressé à partir du début des années 2000, celle-ci stagne depuis 2011. Une des explications réside dans la baisse des prix en France, qui se répercute mécaniquement sur le prix des produits exportés hors de France.

Politique de prix “facial”

Le G5 Santé demande donc de développer une politique de prix dit « facial » pour les produits de santé largement exportés depuis la France. Cette politique, qui consiste à conserver un prix facial compétitif, sous réserve de verser des remises produit « spécifiques export » sur les ventes France, serait sans surcoût pour l’Assurance Maladie. Elle est déjà pratiquée dans dix pays européens.

Réformer la gouvernance du système de santé

L’établissement d’une véritable « Alliance » entre les pouvoirs publics et les entreprises de santé opérant en France implique une gouvernance renouvelée entre les acteurs, à la fois pluridisciplinaire et pluriannuelle, avec une implication du Parlement renforcée. Une telle Alliance permettra d’instaurer un dialogue pérenne, de prendre en compte les enjeux de politique industrielle dans la politique de santé publique sur la base d’engagements réciproques, de restaurer la compétitivité des industries françaises de santé et de préparer la révolution médicale à laquelle la médecine est aujourd’hui confrontée.

Export

Lors de cette journée, plusieurs responsables privés, publics et administratifs se sont exprimés notamment lors d’une table-ronde animée par Olivier Laureau, Président du Groupe Servier pour présenter des exemples de réussites à l’étranger. En sont ressortis quelques requêtes fortes telles qu’un partenariat Public-Privé plus efficace, des financements moins problématiques, une stratégie industrielle stable, des AMM plus rapides et des actions pour favoriser l’export.

Chacun des intervenants a été invité à donner la mesure prioritaire qu’il préconisait. Jean Gauthier (Roland Berger Conseil) a privilégié la flexibilisation du contrat travail, la stabilité et un mécanisme fiscal long terme. « Plus d’efficience administrative » a réclamé Philippe Lamoureux (Leem) signalant que « les produits innovants  sont disponibles en 99 jours en Allemagne et en 408 jours en France ;  il  faudrait aussi une régulation par les prix et non par les volumes ». T. Eckenschwiller (DG Ipsen en Italie) a prôné la fierté d’être industriel à l’italienne. Dominique Costantini  (OSE Immunotherapeutics) a estimé qu’il fallait renforcer l’expertise des agences de santé. Patrick Guerin (Open Health & France Biotech) a pris parti pour des accords simplifiés et des royalties. « Pour améliorer l’attractivité de la France et attirer les investisseurs, il faut viser une stabilité des normes et de la fiscalisation » a insisté Frédéric Rossi, directeur général délégué chez Business France, « mais aussi des relations plus soutenues avec le Ministère de la santé, la notion de guichet unique pour l’export, une offre d’accueil à améliorer et une plateforme globale ».

Cédric Villani, député de l’Essonne, Président de l’Office parlementaire d’Evaluation des Choix scientifiques et technologiques (devenu vice-président de l’OPECST depuis, Gérard Longuet ayant été nommé président) a présenté le projet de rapport sur l’Intelligence artificielle qu’il co-préside avec le Secrétaire d’état au numérique. La Ministre de la recherche Frédérique Vidal a soutenu, avec conviction la recherche en santé et en biotechnologie. “Il faut que nous prenions ensemble les mesures permettant un réel virage” a-t-elle déclaré.

France Normand-Plessier

http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid121935/www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid121935/reunion-du-g5-sante-discours-de-frederique-vidal.html

(1) 8 entreprises françaises sont  rassemblées au sein du G5 Santé ; elles représentent un poids économique majeur pour notre pays, avec 47 000 emplois, des investissements de R&D de 3,3 Mds€ et 9 Mds € d’excédent de balance commerciale ; bioMerieux, Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier, Théa,)