Santé humaine

Édito

Le crowdfunding gagne la santé

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur google
Partager sur reddit
Partager sur tumblr
Partager sur pinterest

 EyeBrain lève 1,3 million d’euros avec Anaxago le 3 février. C’est l’un des plus gros montant levés en crowdfunding par une start-up en France. Ce financement bénéficie également du concours du Fonds Régional de Co-Investissement d’Ile-de-France et des actionnaires historiques de la société. Quelques jours plus tôt, le 27 janvier, Acticor Biotech réussissait une levée de fonds de 570 K€ dont 400 K€ grâce à Anaxago. « Il n’était pas difficile de convaincre le grand public de l’intérêt d’un candidat médicament contre l’AVC ischémique » concède, avec modestie, Gilles Avenard, le directeur de la société.

Première levée de fonds dans le secteur des Sciences de la Vie, également pour SmartAngels avec la biotech PrimaDiag. « La santé est un secteur réservé aux spécialistes, le crowdfunding a mis du temps à prendre pied dans ce secteur. Effet du PEA PME ou des introductions en Bourse réussies en 2014. En tous les cas, le mouvement s’accélère et le domaine du crowdfunding est en effervescence », constate Guillaume L’Hermite qui a réussi à collecter 212 K€ fin 2014 sur SmartAngels, passant de 78 à 103 actionnaires en l’espace de trois semaines. Après une période de vaches maigres, il ne cache pas son enthousiasme.

Pour les biotechs françaises, c’est une véritable poire pour la soif. Une alternative existe désormais face aux banques ou aux fonds pour les entreprises innovantes. Elles y gagnent en souplesse et en rapidité, si elles s’y prennent assez tôt.

Les plate-formes de crowdfunding sur le marché des actions avec le statut de Conseiller en Investissement Participatif (CIP), agréées par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), se comptent encore sur les doigts de la main : Wiseed à Toulouse, Lumo à la Rochelle, Anaxago, SmartAngels, Sowefund et Raizers SAS à Paris. Le mode de fonctionnement et les rémunérations diffèrent.

Wiseed, avec 35300 membres, semble en avance et va jusqu’à s’inscrire dans la levée de fonds pour l’aéroport de Toulouse, avec un succès mitigé toutefois. Des levées en cours se multiplient sur Wiseed : Watchfrog, Ecrin Therapeutics. Pourtant, les obstacles subsistent : Prestodiag et AbGenomica ont vu leur collecte annulée sur cette plate-forme.

À Paris, SmartAngels, créée en 2012, après s’être lancée sur le marché des actions, vise à présent celui de l’émission obligataire dans les mois qui viennent. En 2014, cette plate-forme de crowdfunding a financé une dizaine de sociétés pour un montant de 300 K€ en moyenne. « Jusqu’à présent, nous avons levé environ 8 millions d’euros pour une quinzaine de sociétés et, en 2015, nous devrions lever quelques dizaines de millions », anticipe le jeune président et fondateur de SmartAngels, Benoît Bazzocchi, qui vient de chez Natixis Private Equity. Une croissance en hausse pour cette entreprise qui compte déjà 12 personnes et dont l’équipe continue à s’agrandir.

Pour lever de l’argent par le crowdfunding et même si l’effet levier apporté par la « foule » est loin d’être négligeable (deux tiers de la levée de fonds), le porteur de projet doit
néanmoins être en capacité de mobiliser, dès le démarrage de l’opération, le premier cercle des actionnaires réguliers (20%) avant de susciter, de proche en proche, l’intérêt du grand public. Le premier tiers emporte l’adhésion des deux tiers restants dans une grande mixité des investisseurs. La règle du succès, c’est aussi et surtout la capacité à générer le buzz.

? THÉRÈSE BOUVERET RÉDACTRICE EN CHEF DE
BIOTECH INFO 3.0