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La Fondation de l’Université de Lille, un cas unique en France

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Nous sommes à un moment relativement exceptionnel où l’on arrive à faire le lien entre la recherche académique originale, une recherche dont on sait à quel point elle est essentielle et gratuite, dans ses intentions, dans des méthodes, et les applications économiques dans le domaine de la recherche d’excellence orientée vers la santé. Avec le souci de traverser cette fameuse « vallée de la mort » et d’imaginer que l’on puisse aboutir à un intérêt économique et, indépendamment de la réussite financière, à un intérêt collectif, avec des résultats finals pour les patients.

C’est un lien fort pour assurer ce continuum. C’est essentiel et c’est une marque de fabrique de notre université, de notre recherche académique que de franchir ce lien.

Notre Fondation de l’Université de Lille a été créée en 2014 selon une procédure originale qui a beaucoup étonné le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche. En 1999-2000, deux chercheurs brillantissimes de Lille 2 ont créé autour d’une molécule, le GSP505, une start-up qui s’appelle Genfit. C’était la première fois que l’université se lançait dans une telle opération, elle a décidé de participer à la création de cette entreprise puis elle a investi un million de francs dans une première augmentation de capital pour l’accompagner le temps nécessaire à la réalisation des PhaseI/II. Avec le succès que l’on sait. (NDLR Genfit vient de lever 180 M€ pour entrer en phase III). Une forte embellie sur le titre a permis à l’université de vendre un certain nombre d’actions qui ont transité par le budget de l’Université, pas longtemps, et sont ressorties pour devenir la Dotation de la Fondation de l’Université de Lille. Cette fondation a été créée avec une dotation initiale de 15 M€, et il y a peu de fondations universitaires qui peuvent se targuer de disposer d’une telle dotation. Ces montants sont placés sur les marchés financiers et produisent 3% par an. Ces 400 à 500 K€ nets par an sont destinés à l’accompagnement d’excellence dans la recherche, parfois dans l’innovation pédagogique, avec une focalisation sur le champ de la santé. En 2017, la Fondation a décidé d’investir dans des spin-offs intervenants dans ces champs. Parmi les dossiers que nous avons reçus grâce au concours de la SATT Nord et du pôle Eurasanté, nous en avons sélectionné deux : un projet dans le domaine des neurosciences, In Brain, qui permet d’injecter de la dopamine directement dans le cerveau ; le second, le projet Par’Immune, a fait l’unanimité. C’est au moment où l’on quitte le domaine étroit de la recherche académique et l’on se lance dans le grand bain de la concurrence internationale que les partenaires académiques se doivent d’intervenir et de montrer leur confiance dans le devenir d’un tel projet.

Tribune Libre de Xavier Vandendriessche, Président de l’Université Lille 2 (jusqu’à la fusion de Lille 1, 2 et 3, en janvier 2018), président de la Fondation de l’Université de Lille