Dans le Wisconsin, 21 personnes sont décédées depuis le début de l’année d’une infection par une bactérie banale, l’Elizabethkingia anophelis. Les autorités sanitaires du Wisconsin ne comprennent pas comment ce microorganisme, fréquent dans le sol ou dans l’intestin des moustiques est devenu tueur. Les patients atteints, 63 depuis le début de l’année, sont âgés (plus de 65 ans) et ont d’autres problèmes de santé. Mais leur contamination semble d’origines diverses : hôpitaux, infirmeries ou autres. Les symptômes sont la fièvre, l’essoufflement, les frissons… et parfois aussi la cellulite. Les chercheurs ont relevé toutefois que cette bactérie originaire de Gambie a déjà causé des méningites néonatales en République Centre Africaine ainsi qu’une grave infection nosocomiale à Singapour. Elle est résistante aux antibiotiques.
Un tel contexte favorise l’essor de la phagothérapie aux Etats-Unis. Nick Conley (30 ans) a fondé la startup EpiBiome à San Francisco. Avec ses cofondateurs, (Aaron Hamack et Christine Ssai), il teste des « cocktails de phages » capables de faire baisser les contaminations, notamment par E. Coli, S. Aureus et Streptoccocus uberis. L’entreprise a déposé quatre brevets sur ces cocktails. Selon lui, quatre entreprises ont déjà obtenu des brevets sur ces combinaisons de phages, dont Intralytixa qui propose des solutions antibactériennes contre la listeriose mais aussi pour protéger les huîtres contre le Vibrio tubiashii et le Vibrio coralliilyticus.