Franz Bozsak, ancien thésard de l’Ecole polytechnique d’origine allemande, travaille à la réalisation d’un stent intelligent capable d’être monitoré à distance et dédié à la surveillance d’une artère.

Un stent (ou endoprothèse) est un ressort en métal, placé dans une artère afin de la maintenir écartée pour éviter les risques de maladies cardio-vasculaires. Mais, du fait de sa nature étrangère au corps, il peut provoquer des complications, notamment la formation de caillot sanguin internes (thrombose).

En effet, lorsqu’un stent est posé, l’artère est obligatoirement blessée. C’est lors de la cicatrisation de celle-ci que les risques de thrombose sont élevés. Il est donc nécessaire de prescrire au patient, post-opération, un traitement anticoagulant qui permettra d’éviter les complications.

Néanmoins, ce traitement varie d’un patient à un autre. C’est donc là qu’intervient l’idée de Franz Bozsak. Il propose d’observer ce phénomène de cicatrisation de l’artère à distance grâce à son implant connecté, qui fonctionne à l’aide de capteurs. Ce dernier permettrait de suivre de près le traitement anticoagulant qui est associé à la pose du stent et d’ajuster les doses dans le but de prévenir les problèmes liés à la mauvaise cicatrisation. Le médecin évaluera les risques de thrombose et anticipera d’éventuelles complications.

La guerre des étoiles

Franz Bozsak suit un cursus d’ingénieur en aérospatial à Stuttgart. Sa passion a commencé dès son plus jeune âge lorsqu’il a découvert La Guerre des Etoiles. Il s’est alors mis en tête qu’il construirait des vaisseaux spatiaux… Pourtant, à l’obtention de son diplôme, il réalise que le marché de l’aérospatial est fermé aux start-ups et qu’il ne pourra pas assouvir son désir entrepreneurial dans ce secteur-là.

Avec une bourse Fulbright en poche (programme d’échange mondial avec les Etats-Unis), il quitte l’Allemagne pour les Etats-Unis afin de finir son master en aérospatial. Il y rencontrera Abdul Barakat, éminent chercheur sur les maladies cardiovasculaires qui bouleversera complètement le cours de sa vie professionnelle. Réalisant qu’il y a tout autant de défis à relever sur le plan médical que sur le plan aéronautique, Franz Bozsak se lance alors avec lui dans une étude numérique sur les anévrismes. Abdul Barakat lui propose ensuite de réaliser une thèse sur l’optimisation du design des stents.

C’est, au cours de sa thèse au Laboratoire d’Hydrodynamique de l’X (LadHyX), qu’il prend pleinement conscience de la sévérité – pour le patient – des risques de thrombose liés à la pose d’un stent et du challenge que cela représente pour le corps médical. Il s’interroge sur l’idée d’appliquer le principe d’un système de télésurveillance aux dispositifs médicaux implantables, afin de pouvoir personnaliser, au maximum, le suivi et le traitement médical.

C’est alors que germe son idée de stent connecté. Celui-ci délivrerait les informations nécessaires qui permettraient d’éviter les risques de thrombose liés à la pose du stent. Il se rapproche alors d’Yvan Bonassieux, expert en ingénierie électronique et professeur à l’École polytechnique, afin de lui soumettre son projet. Même si le challenge paraît audacieux, Franz Bozsak, Abdul Barakat et Yvan Bonassieux croient en sa faisabilité.

La création d’Instent :

Franz Bozsak s’entoure d’ingénieurs en biologie et en électronique, de médecins et s’appuient sur les laboratoires de l’École polytechnique et ENS de Cachan afin d’entamer ses recherches et démarches qui conduiront à la réalisation du premier prototype de capteur.

Puis tout s’accélère. Ils présentent leur projet à de nombreux concours et ils décrochent très rapidement des prix de renom comme le Prix Jean-Louis Gerondeau de l’École polytechnique en 2013.

En parallèle, Franz Bozsak suit le programme entrepreunarial Stanford Ignite-Polytechnique, un programme de formation unique à l’entrepreneuriat innovant qui lui a permis de développer toutes les facettes « business » de son projet. C’est à cette occasion qu’il rencontrera deux de ses mentors, Sacha Loiseau – fondateur et CEO de Mauna Kea Technologies et Florian Reinaud – entrepreneur médical et investisseur.

En mars 2014, Franz Bozsak présente son dossier au concours Mondial de l’Innovation et il remporte la somme de 200 000€ et la possibilité de monter son entreprise. Franz Bozsak a un mois pour créer sa structure. Le 11 avril 2014, Instent voit le jour.

Très rapidement, l’équipe s’étoffe. Bruno Carreel, Polytechnicien et ingénieur spécialisé en microélectronique et microfabrication devient le CTO d’Instent.
Pierluca Messina, Docteur de l’Ecole Normale Supérieure en électro-chimie spécialisé en médicaments anti-cancéreux et Myline Cottance, diplômée d’une thèse en microfabrication, spécialisée dans la réalisation de capteurs pour le biomédical s’attellent à la fabrication du capteur.
Pour la partie purement médicale, Franz Bozsak fait appel au Professeur Antoine Lafont, éminent cardiologue interventionnel à l’Hôpital Georges Pompidou.

En septembre 2014, Instent rejoint Agoranov, incubateur public qui a pour mission de faciliter la création d’entreprises innovantes liées à la recherche publique.

C’est en novembre 2014 que le projet prend réellement de l’ampleur. Le premier prototype voit alors le jour et durant 8 mois les expériences in vitro se succèdent.
C’est alors que deux nouveaux mentors business font leur entrée chez Instent : Eric Le Royer, CEO de Latitude MedSolutions et Gonzague Issenmann fondateur et CEO de Stentys.

Entre novembre 2014 et juillet 2015, Instent multiplie les prix : le prix Tremplin Entreprises, le prix Norbert Ségard ou encore le prix santé du Hello Tomorrow Challenge. Instent remporte également le Concours National d’aide à la création des entreprises innovantes du Ministère de la Recherche Supérieure et reçoit, à cette occasion, une subvention de 200.000€.
Enfin, Scientipôle – structure associative finançant l’amorçage de jeunes entreprises innovantes – accorde à Instent un prêt d’honneur de 90.000€.

En avril 2015, L’École polytechnique lance X-Up, son accélérateur, et ouvre ses portes à une promotion de quatre start-ups dont Instent. Ce programme a pour objectif d’aider les projets de ces start-ups à poser les bases de leur développement futur.

En juillet 2015, l’équipe des conseillers médicaux se renforce avec l’arrivée au sein d’Instent du Professeur Ulrich Sigwart, pionnier de l’utilisation des stents en cardiologie.

Les premières expériences in vivo et les next steps :

Le 28 juillet 2015, la première expérience in vivo a eu lieu et les premiers résultats histologiques sont très encourageants car comparables à ceux des résultats in vitro.
La deuxième expérience in vivo se fera au 4ème trimestre 2015, l’objectif d’Instent étant de réaliser la première implantation sur homme (First in man) au quatrième trimestre 2017. La commercialisation devrait débuter en 2019.

Chaque année, 7 millions de stents sont posés dans le monde, environ 150 000 en France, 5 millions de nouveaux patients sont décelés et le marché du stent pèse près de 7 milliards d’euros.

Instent a déjà levé 1 million d’euros grâce à une dizaine d’investisseurs privés et espère, dans les semaines à venir, atteindre son objectif d’1,4 million d’euros qui lui permettrait de mener à bien son développement jusqu’à fin 2016.

 

Communiqué de presse