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« Innovation, de quoi parle-t-on en réalité ? »

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SIDIV_Yves Quinchard2

Un propos d‘Yves Quinchard, président du SIDIV et directeur des ventes chez BIORAD France.

En matière d’innovation, le vieux fantasme de la découverte qui marque
une rupture avec l’existant et propulse la société dans une « révolution »
technologique, court encore dans la représentation commune, chez les
décideurs, ainsi qu’au sein de bon nombre de départements de Recherche& Développements (R&D). En arrière-plan, chez les industriels et les laboratoires, il y a une vive intention de distancer la concurrence et de s’assurer, pour quelques temps, un monopole.

Or, en réalité, tout particulièrement dans le domaine de la santé, les avancées technologiques et scientifiques procèdent davantage d’une innovation qui se nourrit de l’existant, de l’observation du réel, à partir de quoi le chercheur et l’industriel formulent des hypothèses et tentent de d’améliorer la performance de leurs modèles, de leurs outils, de leurs procédés…

Il n’est que de le constater : ¾ des budgets de R&D sont consacrés à ce
type de recherches, fondées sur des innovations qui ne procurent aucune
rupture, mais constituent des progrès scientifiques ou technologiques.

Ces progrès, quoique non-négligeables, n’ont rien de miraculeux. Il serait donc plus judicieux (voire plus honnête) de parler d’innovation incrémentale.

L’inconvénient, c’est que ce jeu de représentations erronées traverse divers domaines de compétences, publiques ou privées, au premier rang desquels les institutions publiques et les grands groupes industriels.
Typiquement, pour ce qui concerne l’activité des membres de notre
syndicat – le Syndicat des Industriels de Diagnostic in vitro (SIDIV) –
le constant effort des fournisseurs de DIV, dans l‘innovation incrémentale, génère un effet pervers dans leur relation aux autorités de santé, telles que les caisses d’assurance maladie. Ces dernières ne considèrent manifestement pas que le ou les industriels concernés ont investi dans plusieurs générations consécutives de tests (pour un coût toujours plus important !), quand elles sont amenées, par exemple, à décider qu‘un biomarqueur étant sur le marché depuis quelque temps, il est justifié de baisser son niveau de remboursement.

Le motif, la nouvelle génération de biomarqueurs, est fallacieux. Cette nouvelle génération n’apporte, au mieux, qu’une amélioration dans la performance des produits existants. Elle ne remet pas radicalement en cause le recours aux quelques générations précédentes, puisqu’elle n’est qu’une déclinaison du même concept. En conséquence toutefois, pour l’industriel fournisseur de DIV, le retour sur investissement ne cesse de se réduire…

Il suffirait pourtant que soit établi le principe d’une concertation entre les autorités et les acteurs, intervenant en amont de dispositions réglementaires, pour que celles-ci ne s’avèrent
pas, au final, contre-productives.