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Biofit, l’évènement catalyseur de la collaboration public-privé en Europe

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Tribune Libre d’Etienne Vervaecke, directeur d’Eurasanté

Eurasanté est une structure d’incubation, de transfert et d’appui aux projets de développement et d’innovation des entreprises de la filière biosanté de Lille et de sa Région.

En tant qu’acteur de l’innovation, il nous semblait qu’il manquait en Europe un événement où nous pouvions à la fois aider nos start-ups et nos PME à trouver des clients et des partenaires chez les groupes de secteurs de la pharmacie, du diagnostic, du device ou du vétérinaire, mais aussi où nos laboratoires académiques pourraient promouvoir leurs compétences à destination d’entreprises, de santé, grandes ou petites. Comme cet événement n’existait pas, nous avons décidé de le créer en 2010. Depuis lors, BioFIT est en train de s’imposer comme la manifestation-phare en Europe pour l’interface public-privé, sous toutes ses formes (recherche partenariale, licensing…).

Pourquoi BioFIT a-t-il ainsi triplé en taille, passant de 350 participants en 2010 à plus de 1100 en 2014 ?

Sans aucun doute parce que cet événement a surfé sur un puissant mouvement de recherche accrue d’interactions « public-privé» des acteurs du secteur.

La problématique des acteurs du secteur est de mieux commercialiser leurs résultats de recherche, leurs plateformes et leurs savoir-faire. La disponibilité de crédits publics pour financer la recherche publique n’a pas tendance à s’améliorer : le secteur académique a donc besoin de professionnaliser sa recherche de ressources complémentaires aux crédits publics.

Du côté des biotechs, il s’agit de construire des partenariats de qualité avec les plus grandes sociétés, de faire du licensing out, et en même temps, de trouver de nouveaux actifs à valoriser auprès de la recherche publique.

Quant aux plus grandes entreprises, il leur faut d’une part continuer cette relation symbiotique avec les biotechs qui les aide à être plus efficientes en termes de R & D et d’autre part à rompre avec la stratégie, qui n’est plus tenable, de tout faire seul en termes de R & D. Elles ont de plus compris qu’elles ont besoin parfois d’aller sécuriser plus tôt un certain nombre de technologies plus amont.

Pourquoi l’événement européen de référence pour la recherche collaborative et le licensing est-il en train d’émerger en France ?

Sûrement du fait qu’en France, dans le domaine de la santé, nous avons la chance d’avoir un tissu de grandes entreprises, d’ETI, de PME qui produisent et consomment de la recherche, ce qui n’est pas vrai dans tous les territoires d’Europe. Les conditions de financement du transfert et de la recherche sont globalement bonnes. Nous avons le CIR, les JEI, l’accès à une communauté de capital investissement beaucoup centrée sur l’innovation. Les entreprises qui émergent du secteur académique ont de bonnes conditions de pérennisation. Depuis quatre ou cinq ans, on assiste à une montée en compétence, en professionnalisation des acteurs de la pharma dans leur pratique du milieu académique – des spécialistes des collaborations extérieures, qui n’existaient pas auparavant dans le secteur pharmaceutique, ont depuis été recrutés en bon nombre. Les biotechs, elles, sont de toute façon programmées pour être un go-between entre milieux académiques et acteurs de la pharma. Et le milieu académique a structuré et densifié son tissu de compétences chargées d’interfacer la recherche publique avec les entreprises.Ainsi, chacun des membres de ce trio Pharma/biotech/académique s’est organisé pour aller plus au contact des 2 autres communautés. BioFIT a bénéficié de ce climat et de cet écosystème favorable pour croître et acquérir une dimension européenne indiscutable.