Agro-environnement

Industrie

Actualité

ARD, un concept de bioraffinerie du végétal

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur google
Partager sur reddit
Partager sur tumblr
Partager sur pinterest
le site de Pomacle-Bazancourt
le site de Pomacle-Bazancourt

ARD fédère depuis 1999 différents acteurs pour valoriser les productions agricoles non alimentaires grâce aux  biotechnologies blanches.

En approchant du site de Pomacle-Bazancourt, situé à une vingtaine de kilomètres de Reims, on aperçoit d’abord la fumée de la sucrerie de betteraves sucrières de Cristal Union, un groupe coopérative agricole, celle de Cristanol unité de production d’éthanol, puis les usines de Chamtor et de Soliance et l’unité pilote du projet Futurol (éthanol de deuxième génération). Yvon le Hénaff, directeur general d’ARD (Agro-industries Recherche et Développements), faisait visiter le site de la plate-forme BRI (BioraffinerieRecherche & Innovation) lors de l’inauguration le 28 mai dernier des nouveaux bâtiments d’ARD qui ont été agrandis et disposent de la proximité d’un centre d’enseignement et de recherche académique, le centre d’excellence en biotechnologie blanche.

Pour mener à bien ses travaux de recherche sur le fractionnement du végétal, la biotechnologie industrielle, la chimie verte et l’environnement, cette plate-forme dispose d’équipements de laboratoire, d’installations pilotes (micro usine) et d’une unité de démonstration industrielle BioDémo. Bio Démo a bénéficié, en 2009, du soutien financier du Conseil Général de la Marne (1,25 M€), de la région Champagne-Ardenne (1,25 m€) et du Feder (2,5 M€). De nouveaux équipements ont été acquis récemment (400K€).

COE_3777

 

Le pilote de Global Bioénergies est situé dans le bâtiment Biodémo, “ARD a aussi participé à la création de la société Bio Amber, un des leaders mondiaux de la production d’acide succinique, qui en produisait 3000 tonnes par an dans BioDémo en 2013. La PME a décidé de construire son usine au Canada d’ici 2016 ce choix a été en partie dicté par les aides publiques offertes par l’état de l’Ontario pour couvrir au travers de subventions et de prêts sans garantie une partie de l’investissement” raconte Yvon le Hénaff qui ne cache pas sa déception. ARD avait investi dans le projet en tant qu’actionnaire au démarrage. Cette fois-ci, les acteurs de Pomacle espèrent que la Joint Venture IBN-One entre GBE et Cristal Union, destinée à produire du bio-isobutène aboutira à la construction d’une usine sur le site d’ici 2018. Pour produire la quantité nécessaire de sucres fermentescibles, destinés à alimenter l’usine de 100 Kt d’isobutène par an, il va falloir renforcer la production de betteraves sucrières. Afin que cette bioéconomie puisse voir le jour, l’Inra mène des recherches visant à allonger les durées des campagnes de récolte de betteraves.

Un savoir-faire en chimie verte

Notre premier métier est de savoir séparer les différents constituants des plantes alimentaires ou ligno-cellulosiques. Nous savons extraire sélectivement de la plante des molécules d’intérêt pour la cosmétique, la pharmacie ou encore des adjuvants pour différentes applications. Nous sommes développeurs de procédés en biotechnologie industrielle, cela consiste à utiliser des bactéries pour leur faire produire à partir de sucre des molécules d’intérêt pour la chimie, la plasturgie et la chimie fine Il s’agit donc d’une biotransformation par bactérie et/ou levure, dans des fermenteurs, suivie d’une extraction et purification des molécules d’intérêt (une transformation secondaire)”explique Yvon le Hénaff. Dans la Chimie verte du végétal, ARD a développé un savoir-faire pour produire, à partir d’hémicellulose, un sucre simple non alimentaire (le xylose), molécule de base pour synthétiser, en le couplant avec des alcools gras végétaux, des agents tension actifs, émulsionnants, ou détergents. “Nous savons aussi estérifier des acides. Dans le cadre de Bioamber, nous avons produit toutes sortes de dérivés: solvants, plastifiants ou polyesters qui sont en cours d’industrialisation. Enfin, nous attachons une très grande importance à l’environnement, car cette chimie verte doit nécessairement avoir un impact positif. ARD a développé un savoir faire environnemental. Nous faisons des tests d’écotoxicité qui permettent de valider l’impact sur l’environnement des procédés, sur des microalgues des daphnieset autres organismes vivants norms”poursuit le Directeur général.

Le business modèle d’ARD (CA de 11M€ en 2014) est d’être un fournisseur de services de recherche pour le compte de sociétés industrielles et de start ups e. Elles trouvent intérêt à venir à Pomacle pour profiter des savoir-faires et des équipements qui leur permettent de diminuer les temps et les coûts de mise sur le marché. “Nous allons du laboratoire jusqu’à la faisabilité avec la possibilité de produire des quantités permettant des tests sur le marché. Parmi nos clients, nous comptons beaucoup de clients américains” constate Yvon le Hénaff.

Agnès Feuardant

 

Yvon le Hénaff, directeur général d'ARD
Yvon le Hénaff, directeur général d’ARD

.